L'eglise Saint-Jacques
De la collégiale Saint Jacques, consacrée en 1171, édifiée pour répondre à l’afflux de pèlerins en route vers Compostelle, ne subsiste que sa façade richement sculptée. En 1562 , nef, choeur et clocher furent entièrement détruits lors des guerres de religion.. Sa reconstruction sous sa forme actuelle s’achèvera en 1710 seulement. S’inspirant du modèle des cathédrales d’Angoulême et de Poitiers, l’église va être construite de pierre calcaire et sa façade tripartite de type Saintongeais va faire se rencontrer les multiples influences venues d’orient et d’occident qui font de l’art roman un art de synthèse.
- Influence romaine de l’art de bâtir en pierre.
- Influence mozarabe venue d’Espagne et exprimée dans le portail polylobé de l’entrée.
- Influence carolingienne inspirée des enluminures, de l’orfèvrerie.
- Influence celte, wisigothe et scandinave riche de décors abstraits.
- Influence byzantine rapportée des croisades.
Les sculptures des chapiteaux , la symétrie de la composition, la douceur des arcatures et les multiples symboles illustrant la cosmogonie de pierre qu’elle exprime offrent au regard du pèlerin et du croyant du XII° siècle une vision de la beauté du monde créé par Dieu. St.Jacques.
L’homme médiéval; le plus souvent illettré; va lire dans les images et les sculptures polychromes qui sont sa bible, le message spirituel qui mène a son salut. Le zodiaque, les végétaux, les chimères, griffons, basilics et visages humains affrontés et mêlés déroulent une alternance de figures symboliques qui nourrissent l’imaginaire , qui interrogent , qui effraient, qui enseignent.
Bien que tronquée, mutilée ; sur 18m de long; depuis plus de 8 siècles, la page de garde de ce livre de pierre fait se rencontrer le visible et l’invisible sur le chemin de la foi chrétienne et nous enrichit la mémoire d’une splendeur sacrée offerte à tous.